Roissy en Brie
(certains écrivent
Roissy-en-Brie,
et nous allons bien finir par l’admettre)
Roissy-en-Brie, riante cité
Petite bourgade située à 24 kilomètres
de la Porte de Bercy, desservie par un fantastique RER E, toujours précis comme
une horloge, Roissy-en-Brie (brillante cité, donc) a tout pour devenir ce petit
coin douillet où, chacun.e dans son pavillon, son appart’ ou son HLM, coulerait
des jours heureux, loin des affreux Serris et autre Bussy-Saint-Georges qui,
lui, revendique son tiret.
Nous restons un « village »
(de bientôt 25 000 habitants quand même), avec un centre-ville dynamique
et commerçant (Ha Non !!! Ça, c’est Ozoir), une municipalité à l’écoute et
aux sévices… Heu… au service de ses administré.e.s (et pas du tout, ho, ça, non
jamais, au service des élus qui montent leur boite dans l’immobilier, mais bon,
vous comprenez, il faut bien travailler).
On n’est pas des assistés, NOUS!!!
De 3 000 habitants fins des
années cinquante, Roissy se développa, petit à petit, mais avec une sale
réputation de ville dortoir. Qui persiste, hélas, par manque d’ambition
culturelle (première décision du nouveau maire : fermer le PUB ADK,
pourtant dans le Réseau des musiques actuelles…).
On travaille ailleurs, on rentre chez
soi le soir et, accessoirement, on a des clubs de sport sympa, un conservatoire
dynamique (heureusement que notre édile ne peut pas y foutre son nez, comme
dans la médiathèque et le Centre Social des Airelles, sinon, « que j’t’aurais privatisé tout ça, mon
bonhomme et que, féchié !, mes pouvoirs
de maires sont limités. Ça s’pass’ra pas comme ça ! Et tiens ! Paf
dans la tronche ! D’UMP, je passe Macroniste ! »).
Calmos, Mister Boudart, calmos.
Nous
essayons juste d’établir les faits.
Pas de quoi fouetter un Zerdoun, pauvre
souffre-douleur de vos caprices enfarinés.
Ainsi donc, vous arrivâtes sur Roissy,
propulsé par une famille aimante, viendue du Nord, en 2015, succédant à Madame
Priest-Godet qui, opportunément, et comme Roissy GaG l’avait annoncé en 2013,
démissionna pour vous laisser la place (car vous n’auriez jamais été élu
sinon).
Il faut dire que votre prédécesseur-trice, amoureuse du béton (comme
vous), n’aura pas laissé que de bons souvenirs, à l’exception peut être du
concert de Jacques Higelin qui chante Trenet, l’année de son élection. Sinon
quoi, Madame Fusch ? Laisser tomber ceux qui vous soutiennent. Continuer à
bétonner la ville ? Placer les copains ?
Oublions Christiane Béraud*,
autoritaire et tyrannique, et Lionel Courant, Paix à son âme, mais
qui, quand même, fut condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, ainsi qu'à 30 000
euros d'amende pour corruption passive et abus de confiance.
Alors qu’est-ce
qu’on pourrait imaginer pour demain, pour nos gosses, dans notre « belle ville de Roissy-en-Brie »,
comme adore le dire notre édile, tel un vulgaire Chirac tâtant le cul des
vaches, car cela ne se fait pas de tripoter le postérieur de ses administré.e.s (Quoique... Avec nos élus, tout est possible).
Nous avons
élu, bien malgré nous, avec une abstention record (merci la Covid), un
triumvirat, le Bouzéramix, qui se la
joue cool (« Hé, t’as vu mon Insta,
mais bon, ceux qui ne sont pas d’accord avec moi, je les bloque sur mon
Facebook… », c’est-à-dire la moitié de la ville), mais qui, en fait, gère son
royal domaine à sa façon, sans concertation aucune et, toujours, dans l’intérêt
des promoteurs immobiliers.
Et
que je te
transforme un bassin historique en dalle de béton d’où jaillissent des
petits prouts de flotte sur lesquels les gamins et les vieillards se
pètent la gueule,
et que je fais mettre des pavés devant la mairie, totalement défoncés
une
première fois, rénovés, puis, à nouveau défoncés.
Et que j’appelle le parc
Jacques Chirac, sans aucune concertation, et que j’y mets un portrait géant qui
traumatise les gosses. Et que, une fois élu en 2015, j’ai tiqué sur le nom du
gymnase Nelson Mandela, que je voulais débaptiser, mais bon, heureusement,
aujourd’hui, tout le monde a oublié.
Et que j’utilise de drôles de méthodes (c’est
un euphémisme, pour les détails, composez le 17 ou appelez directement le
tribunal de Melun) pour me débarrasser de mes adversaires politiques au sein de
ma propre majorité, même s’ils ont tout donné, et essuyé les plâtres de votre sinistre
politique municipale, d'abord sarkozyste, puis UMPiste, avant de devenir macronniste.
Et que j'aborde le développement immobilier à MA façon, en nommant un premier et une deuxième adjoint.e.s ayant directement des intérêts dans ce secteur.
Toi, petit
proprio, ou toi, habitant d’un HLM qui te coupe le chauffage trois jours en
plein hiver, on va te faire chier pour le permis de construire d’une câââbââne
au fond du jardin (j’adore Cabrel), on va t’agresser verbalement en public
parce que tu as osé émettre un avis différent.
À l'inverse, si tu t'appelles LNC, Kauffman, ou Bouygues, tu pourras construire, sans problème aucun, les
yeux fermés, de grosses daubes déjà vieilles au bout de trois ans, et même si c’est contre la Loi (Cf. L’Espérance, près du passage à
niveau, où l’on peut toujours lire un permis de construire signé Jonathan
Zerdoun, malgré l'annulationdu projet).
Le même
Zerdoun qui signe, les yeux fermés, des permis de construire pour des projets
situés en zone inondable.
Il aurait
juste suffi de consulter les voisins pour comprendre qu’il ne fallait pas
construire ici et que, si le promoteur qui souhaitait racheter toute la zone
autour de Diagonal a renoncé, c’est que, lui, il n’est pas trop con, qu’il a
fait effectuer des relevés qui concluent que non, c’est mort, on ne peut pas
construire ici. Ça n’empêche pas une nouvelle daube de s’élever dans le coin,
et l’on plaint les futurs propriétaires qui vont payer très cher pour voir leur
Tesla noyée sous un mètre d’eau.
Mais Nom de d*** ! Quand on est en responsabilité, on se renseigne !!!
Non ?
Madame
Séenne Laroy, psychologue et sexologue de son état, nous a convoqué dans un
groupe « Gestion de la colère », afin que nous puissions nous poser,
prendre du recul, et répondre enfin à la seule question qui vaille : quel
avenir pour Roissy ? Pour nos gosses, pour nos forêts, pour nos hérissons,
renards et salamandres… Elle a rajouté qu’il est préférable d’utiliser la CNV
(Communication non violente) pour échanger avec ses pairs. Mais que la colère
est saine, car elle reflète un besoin, tant qu’elle ne nuit pas à autrui.
Alors oui.
Çà et là,
dans quelques commentaires aigris et complices des meilleur.e.s copain.es de l’édile,
nous entendons dire, ou plutôt écrire, souvent de façon anonyme et agressive,
que nous ne faisons que critiquer, que nous sommes de mauvaise foi, que ce
vénéré maire a beaucoup fait pour notre ville et pour le petit commerce (Certes.
Mais lequel ?), et que Gna Gna Gna, Roissy GaG, ce ne sont que d’affreux
gauchistes qui souillent l’image de notre ville et colportent des mensongeries.
Que nenni.
Nous n’en avons pas grand-chose à faire, que le maire soit de gauche, de droite
ou partisan des petits hommes verts. Tout ce que nous souhaitons, nous qui ne sommes
ni de gauche, ni de droite, et que même qu’on s’en fout de ces cases dans
lesquelles on aimerait nous enfermer, ce que nous voulons, donc, et l’énorme
succès des vues de Roissy GaG sur la Fesse du Bouc ou le site http://roissygag.net le prouve, c’est qu’on
arrête de nous prendre pour des con.ne.s.
Le
paternalisme, les petites photos de la maison de monsieur le maire (petit « m »,
petit « m ») le dimanche, pour nous montrer que son gazon est bien
tondu, sa maison bien rangée et son Seven Up dans le frigo, le petit message
sur Insta, chaque lundi, avec ses dossiers alignés, afin de montrer qu’il bosse
un peu (à 10 000 boules par mois, heureusement !), la façon de
considérer les roisséen.ne.s comme ses sujets, tout cela commence à bien faire.
On n’est pas
à Levallois, ici.
On ne va pas
valider un Bouchbalkany…
On veut une
vraie ville.
On veut que
la mairie préempte des lieux pour y mettre des commerces, et pas seulement des
agences immobilières et des constructions lucratives pour les copains.
On veut une
ville qui bouge, vraiment, avec une programmation culturelle variée et
originale, avec des troupes en résidence qui pourraient intervenir dans les
écoles, au lieu de donner les trois quarts du pognon de la culture à trois
stars qui n’en ont pas besoin, à un tarif prohibitif, même pour les
roisséen.ne.s.
On veut une
ressourcerie, un lieu de vie, pourquoi pas dans l’ancien Pub ADK, qui pourrait
être mis à la disposition des associations, qui y organiseraient des événements
(au lieu de le laisser se dégrader et pourrir comme c’est le cas aujourd’hui).
On veut un
contrôle citoyen sur les constructions à venir, avec une vraie réflexion
globale et locale. Hé ! Bouchart… Quand on rajoute cent logements, où sont
les parkings et les écoles qui vont avec ?
Ce sont bientôt
les soldes. Il serait temps d’acheter un cerveau...
Hé !
Les gourous de l’immobilier qui tiennent les rênes de la mairie… Ne serait-il
pas temps que vous fassiez preuve d’un peu de décence et de morale ?
Et si un
sursaut d’empathie et de lucidité tombait sur vous ?
On peut
toujours rêver…
DaVcK0 !
* https://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/roissy-en-brie-le-bilan-contraste-de-christiane-beraud-05-03-2002-2002868875.php
* https://www.facebook.com/RoissyGaG/