Il s’appelait Claude
Il s’appelait Claude. Il savait reconnaitre à l’oreille le
chant de chaque oiseau et vous donner son nom. Je l’ai connu à Roissy en Brie,
il y a de ça quinze ans. J’avais alors perdu mon téléphone portable qu’il avait
retrouvé par terre. Il a appelé plusieurs numéros et est tombé sur Agnès, qui
lui a dit que ce téléphone m’appartenait. Depuis, avec Claude, on ne s’est plus
quitté.
Je me souviens de nos premières discussions, autour d’un
demi. On s’apprivoisait. On apprenait à se connaitre. Et comme mon fils venait
de naître, on a tout de suite adopté « Tonton Claude ».
Qu’est-ce qu’on a discuté, pendant plus de dix ans. Et ta
culture immense, Claude. Tu savais tout sur tout : la nature, les animaux,
la politique, qu’est-ce qu’une famille… Tu étais devenu ma famille, Claude.
On est presque devenus frères et il faudrait écrire tout un
bouquin pour rendre compte de nos échanges.
Pour toi, par exemple, l’bon dieu, c’était moyen, genre
limite…
Claude. Tu étais malade. Examens, retour à la maison,
hôpital, chimio, tu as eu droit à tout.
Parfois, on s’est moins vu et je m’en voulais de ne pas
t’appeler. Mais moi aussi, j’avais mes problèmes : divorce, vendre sa
maison, 13 novembre 2015…
Et un jour, par hasard (en fait par Jean-Marc), j’ai appris
que tu étais mort. Seul. Et que tu as été enterré en face de la piscine sans
personne pour suivre ton cercueil. Et moi non plus je n’étais pas là. Mes
enfants ont vécu ça comme un coup dans le foie. Ça a été très dur.
Prochainement, avec des fleurs, avec des gosses, avec les
amis, on ira boire un Coca sur ta tombe (Nan, je déconne, pas un Coca, une
binouze !!!).
Claude, où que tu sois, on t’aime.
La famille Géryco
Bel hommage. On en a des potes partis sans rien dire.
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