lundi 11 novembre 2019

"Maudite soit la guerre"

Commémoration


Ce matin, comme chaque 11 novembre depuis 1919, les anciens combattants vont se tailler la moustache, les élus de tous bords vont s’apprêter consciencieusement, et, depuis peu, les petits et grands enfants du conseil municipal des jeunes vont faire briller leurs petits souliers qu’ils ne manqueront pas, sous peu, de maculer de boue. C’est le onze novembre. C’est un peu partout en France.

C’est aussi à Roissy.


Alors que faire ? Commémorer. Oui mais comment le faire ?  « Que vais-je raconter ? », se dit l’édile, bien embêté. Heureusement, il a autour de lui quelques plumes bien aiguisées pour lui écrire son discours et évoquer le passé.


Comment faire passer le message que nos poilus furent des héros alors qu’ils se terraient dans les tranchés, entourés de rats, se faisant tirer dans le dos par leurs propres officiers, qu’ils n’étaient que de la chair à canon toute juste bonne à tester les armes chimiques qui faisaient la joie des industriels du secteur, oui, comment dire tout ça en glorifiant l’armée, la discipline ? Difficile équilibre…

Depuis quelques années, ce ne sont que discours fadasses, bla-bla-bla pas à la hauteur, et les derniers anciens combattants qui nous restent sont davantage ceux de la guerre d’Algérie que les quelques rescapés de 39-45.
Un seul monument aux morts en France, celui de Gentioux, dans la creuse, affiche sa couleur résolument pacifiste : « Maudite soit la guerre ».


C’est le seul mot d’ordre qui devrait nous guider plutôt que les coups de menton virils, parfois racistes, souvent déplacés, qui nous annoncent une guerre de civilisation pour bientôt, avec un arrière-goût de moisi du type « Il leur faudrait une bonne guerre ».








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